chômage et dépression

La dépression…Oui, elle est intimement liée au chômage car perdre son travail relève du traumatisme. Au-delà de l’aspect professionnel qui est évidemment chamboulé, l’impact sur la vie privée est déstabilisant et peut entraîner des conséquences graves à la fois pour la vie de couple mais aussi pour la santé mentale.

Perdre son emploi : quand la spirale négative se met en route

Notre société place l’emploi sous le feu des projecteurs. Lorsque l’on rencontre une personne pour la première fois, après quelques banalités d’usage, la question du travail exercé revient systématiquement. C’est pourquoi lorsque l’on perd son emploi, on se sent presque comme illégitime dans un monde où le travail occupe une place primordiale.

Les premiers temps, le demandeur d’emploi fait bonne figure et conserve, en général, une bonne dynamique. Mais petit à petit, sa confiance s’effrite, au fur et à mesure que les lettres de refus s’empilent sur son bureau. Une spirale négative se met alors en marche, entraînant tout sur son passage, réduisant à néant les fondements mêmes d’une personnalité.

L’aspirant à l’emploi se sent dévalorisé et commence à avoir une mauvaise image de lui-même, encore accentuée par le rituel des questions dans le cercle amical et familial : « alors, tu en es où au niveau du boulot ? »

Réponse, toujours la même : « je cherche, mais je n’essuie que des refus. »

Conséquence directe : l’isolement. Peiné d’être au chômage et voulant limiter les discussions à ce sujet, le demandeur d’emploi voit son univers social s’étioler, ce qui vient encore renforcer son ressenti négatif.

Peu d’argent, plus de loisirs : les issues pour se divertir manquent noircissant le tableau déjà sombre. La vie de couple est menacée, de facto. Les tensions règnent, le climat est électrique et cela va s’accentuer au fil du temps, tant que la recherche d’emploi perdurera.

Le chômage : un risque pour la santé mentale

De nombreuses études ont démontré un lien entre le fait d’être sans emploi et le risque accentué de tomber en dépression ou d’être frappé par une maladie mentale. Plus l’on reste au chômage, plus cette tendance se vérifie.

Le pire dans l’histoire, c’est que cet engrenage négatif est toxique à tel point qu’il complique tout. À force de voir sa recherche d’emploi infructueuse et son image dévalorisée, le demandeur d’emploi finit par ne croire que ce prisme sombre et oublie ses ressources positives.

Sortir de la dépression

Tout d’abord, ne jamais perdre de vue que douter de ses compétences et ressentir une forme d’impuissance est normal. Le chômage est un choc, une épreuve qui va mobiliser toute forme de bonne volonté pour tenir bon.

Le contact social est salvateur. Pourtant, il fait défaut comme nous l’avons évoqué plus haut.

Il existe 3 types de ressources dans lesquelles puiser pour sortir la tête de l’eau et rejoindre la rive professionnelle…

Dans un premier temps, les Centres Médico-Psychologiques (CMP) seront d’une utilité certaine. Parce que le chômage est une étape difficile, les CMP  permettent aux demandeurs d’emploi d’être suivis gratuitement par un psychiatre ou un psychologue, un accompagnement nécessaire pour gommer cette image négative que porte l’aspirant à l’emploi sur lui-même. Une fois mieux dans sa tête et dans sa peau, le chômeur pourra alors se tourner vers deux types d’association :

– les associations d’aides aux aspirants à l’emploi

Agir ensemble contre le chômage, force femmes, café contact emploi, solidarités nouvelles face au chômage…Toutes ces associations axent leur accompagnement sur un mode actif : aide à la recherche, conseils, ateliers de lettres de motivation, simulations d’entretien…C’est la boîte à outils de l’emploi, pour avoir les clés ouvrant les bonnes portes !

– celles mettant en place  une écoute globale

Là où les associations d’aide aux chômeurs se concentrent sur l’aspect pratique, d’autres associations visent plutôt à écouter les problèmes connexes liés à la perte d’un emploi : dépression, dévalorisation, sentiment d’échec, de frustration…Des bénévoles sont là pour échanger et petit à petit, tenter de gommer les pensées négatives. C’est en tissant un réseau d’idées positives et étant épaulé que le demandeur d’emploi verra une issue plus favorable à sa recherche.

Une association qui écoute les demandeurs d’emploi : SOS Suicide Phénix

Comments are closed.