Cet extrait est tiré de la seconde partie du livre sur le chômage « au boulot, Chômette, partie qui traite de la vie en auto-entreprise. Pour rappel, ceci est le récit de l’expérience de Drôle de Plume, rédactrice web freelance.

En plus d’être une quiche en cuisine, je suis une calamité de l’orientation. Mon pire cauchemar : Chômette en panne sur la voie publique, ne sachant même pas où elle se trouve (bonjour l’angoisse pour orienter la dépanneuse…)

Aujourd’hui, je gamberge allègrement dans la honte, je me suis perdue pour me rendre au petit-déjeu­ner business. Mise en situation avec petite route de campagne, paumée forcément, dans le rôle princi­pal Chômette en panique et, dans le rôle secondaire, Mme GPS et sa voix suave qui dit qu’il faut tourner à gauche, alors qu’à gauche il y a le pré des vaches. À gauche où, Mme GPS ?

Je sens que vous compatissez, peut-être que Mme GPS vous a plantés vous aussi au milieu de nulle part…Enfin, à 9h25, je suis arrivée, ruisselante, à mon pre­mier petit-déjeuner business, persuadée que je pas­serais inaperçue. (Rêve, Chômette. Rêve.)

À peine la porte ouverte, douze paires d’yeux se sont braquées sur moi, et je vous garantis que ce n’était pas façon « quart d’heure de gloire ». Je me serais crue dans l’arène, prête à me faire manger par les tigres de Fort Boyard. Félindra, enfin, l’organisateur de la réunion, a eu la bonté de m’épargner : « Ah ! Chômette ! Super ! Tout le monde vient de terminer sa présentation. Nous vous attendions. »

Mentalement, je tentais de contrôler la grosse goutte que je sentais perler sur mon front. Sous mes aisselles, la piscine de l’horreur se dessinait et commençait à déployer ses monstrueuses vagues sur ma chemise. Il fallait agir vite.

J’essayais de masquer mon angoisse et, calmement, commençais ma présentation : « Je suis Delphine. Je viens de créer mon auto-entreprise qui s’appelle Drôle de Plume et je fais de la rédaction pour les professionnels. Mon créneau : l’humour. L’idée de base : que mes clients se démarquent par leurs contenus scintillants. » Je n’ai rien rajouté. Pour une première présentation, il faudrait que ça passe.

Le reste du petit-déjeuner se déroula bien, et je ne sentis plus d’hostilité. Mes dessous de bras respirèrent de nouveau et de « piscine bondée » se réduisirent à « flaque d’eau estivale ». Ouf.

Cette expérience me marqua, mais finalement, j’ai tout oublié quand, à la fin du petit-déjeuner, deux personnes vinrent me trouver pour me demander ma carte de visite. C’est bête, je l’avais complètement oubliée. Mon logo aussi d’ailleurs. Je griffonnais mes coordonnées sur une serviette de table en papier (la grande classe) et préférais ignorer ce qu’allaient penser mes interlocuteurs une fois revenus chez eux, quand ils verraient une grosse tâche grasse de croissant incrustée à deux doigts de mon numéro de téléphone. Note pour moi-même (et pour vous aussi, d’ailleurs) : au petit-déjeuner business, ta carte de visite, EN AUCUN CAS, tu n’oublieras.

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4 Comments

  1. clain dit :

    J’aime beaucoup votre style!!!!!

  2. Alexandra LE DAUPHIN dit :

    Merci, ça me fait très plaisir !!!

  3. Marie Laure dit :

    Bonjour,,

    Et merci beaucoup de me faire sourire ! Très honnêtement, je suis sûre qu’il y aurait de quoi écrire plusieurs tomes des aventures d’une chômeuse à Pôle Emploi…J’ai déjà plein d’anecdotes croustillantes :-)
    Bonne continuation à vous (et à moi dans ma quête de la porte de sortie de pôle emploi. Mais attention, je parle de la grande porte…pas la petite !)

  4. Alexandra LE DAUPHIN dit :

    Bonne chance à vous Marie-Laure !! Merci pour votre message qui me fait bien plaisir ;) Vous avez d’autres extraits du livre sur le blog si vous voulez lire…