Cedrik Armen

J’ai découvert Cédrik Armen au détour de Facebook et j’ai vite été séduite par son côté boute-en-train. J’aime les gens dynamiques et inspirés et je crois que ces adjectifs qualifient parfaitement ce jeune chroniqueur littéraire !

Tout d’abord, Cédrik Armen, peux-tu te présenter ? D’où viens-tu ? Quel âge as-tu (si ce n’est pas indiscret ?)

Merci à toi avant tout, j’adore répondre aux questions des gens, ce petit côté journalistique me manque, alors, une interview, comme les grands, je dis oui ! Cédrik Armen, taureau, gaucher, homme-zèbre, a vu le jour en avril 1990. Je viens d’un peu partout, j’ai grandi dans plusieurs villes, mais toujours dans le même département, là où les bovins se prélassent sur de grandes étendues vertes.

Je me suis rendu compte que la Nature joue un rôle majeur dans ma vie, même si j’apprécie prendre un bain de foule à Nantes, à Paris, et jouer à l’aspirine. Ce jeu consiste à se mettre en plein milieu de ce rassemblement immense et puis d’un coup, s’arrêter de marcher, fermer les yeux. J’aime provoquer un peu les lois du temps et de l’espace, comme si un rouage d’une machine avait décidé de ne plus fonctionner.

 Pourquoi être devenu chroniqueur littéraire sur YouTube ? Y-a-t-il eu un déclic ?

Oh, oui, il y a eu tellement !

J’ai fait du théâtre pendant cinq ans et ça m’a manqué de ne plus en faire. J’adorais ça, mais le fait d’être une troupe me bloquait, je n’aime pas le travail en collectivité et préfère faire les choses tout seul. Alors, être uniquement soi devant la caméra m’a permis de retrouver ces petites émotions quand j’étais sur les planches.

Aussi je venais de me casser la gueule en amour et j’avais déménagé, j’avais besoin de me raccrocher à quelque chose, de m’exprimer un peu – je suis une personne très renfermée et timide dans la vraie vie. Débarquer sur YouTube m’a permis de prendre confiance en moi et de m’aimer davantage. Avec mon ennemi intérieur, nous avons enterré la hache de guerre, c’est une bonne action.

Et ensuite, pour l’amour de la communication avec les autres. Pour les livres, ouvrir un peu plus mes aspirations, mes inspirations, dépasser mes propres limites, voir jusqu’où je peux aller par amour de l’humanité, de la littérature, du monde de l’édition. Qu’est-ce qui se passe après ? Je suis fier d’être arrivé là, c’est une sacrée revanche sur la vie : j’ai toujours été le vilain petit canard, le type qu’on montrait du doigt parce que j’étais soit un monstre ou soit un truc bizarre sorti de nulle part. La roue a tourné et j’en suis très content.

Comment choisis-tu les livres que tu chroniques, Cédrik Armen ?

 De manière complètement spontanée. Au feeling. L’année dernière, je faisais par chiffres, dix livres à lire dans le mois, six contemporains, trois thrillers, un classique. Cette année, je fais par thèmes, par genre, par maison d’édition. J’ai toujours besoin de me renouveler et de varier, je n’aime pas vraiment la routine, sinon après je m’ennuie.

Le mois dernier, j’ai lu beaucoup de romans des éditions JC Lattès, ce mois-ci c’est au tour des éditions Sonatine, et puis cet été, il y aura beaucoup de relectures, et je compte bien me réserver un mois pour de la SF. J’ai « Métro 2033 » qui me tente depuis la fin de l’hiver !

L’année prochaine, le thème et le genre de livres qui seront le plus mis en avant : théâtre. Le genre me manque de plus en plus, j’ai besoin de renouer avec mes premières amours. Et j’ai tellement de livres qui attendent d’être un peu plus mis en scène, comme des petits films.

J’ai vu que tu avais lancé une cagnotte. A quoi va-t-elle servir ?

A m’acheter plus de thé, et de madeleines. Le sucre est mon point faible. Tu me mets une tarte aux fraises sous le nez, elle disparaît en un tour de main, comme par magie, et hop, direction dans l’estomac. Quoi ? Eh, faut pas croire ce que je dis, je ne pense pas qu’à manger. Bon, un peu de sérieux.

La cagnotte Leetchi me servira à investir dans un trépied digne de ce nom, un bon micro parce que je n’en ai pas et que c’est le plus important quand on alimente une chaîne YouTube. Ensuite, pour d’autres parapluies de lumière, car j’en ai que deux et c’est insuffisant pour utiliser correctement et proprement le fond vert. Tout vient à point à qui sait attendre et j’avance à mon rythme.

 

On va terminer par ce qui s’impose :-) Si tu étais un livre, tu serais lequel et pourquoi ? Quel est cet ouvrage qui a changé ta vision des choses ou qui t’a bouleversé comme jamais ?

Je serai un livre qui laisserait une trace dans la tête et le cœur du lecteur, un livre qui fait réfléchir. Un livre avec une histoire dure mais nécessaire. Car un être humain ne doit pas se contenter de venir sur Terre et qu’on lui donne tout, l’amour, le courage, la patience, le savoir, la sagesse. Sinon ce serait trop facile. Si tu veux recevoir quelque chose, il faut se donner du mal et montrer de quoi on est capable.

Dans la vie, absolument rien n’est acquis et encore moins en amour. Plein de personnes se plaignent avec cette sempiternelle phrase Moi je veux aimer et être aimé. C’est bien joli mais il faut prouver qu’on peut le mériter.

Il y a deux ouvrages qui ont changé ma vie. « Le parfum » et ensuite « Cosmétique de l’ennemi » Je me suis rendu compte qu’en littérature, on pouvait se permettre une liberté folle ! Et parce que tout le monde a droit à sa part de bonheur, même minime, que tu sois l’homme le plus solitaire et rejeté du monde, ou bien le plus instable. Le bonheur est une trajectoire et non une destination, il est accessible à tous.

Cédrik Armen, mille mercis d’avoir joué le jeu. J’adore ce que tu dégages et rêve d’une p’tite chronique de ta part sur mon livre ceux qui sont en solo « célibataire ? Faut pas t’en faire ». Si un jour tu as le temps, contacte-moi ;)

3 Comments

  1. Sylphideland dit :

    Très chouette l’interview ! Je l’attendais avec impatience !
    Je reconnais bien Cédrik :) ses paroles sont pleines de poésie et d’humour à la fois, c’est beau et ça m’a fait rire, j’ai adoré !
    Merci à vous d’avoir fait ça, et merci à lui d’avoir répondu, c’était génial !
    :3

  2. Alexandra LE DAUPHIN dit :

    De rien ;) je pense qu’il a un sacré potentiel ! :-) J’adore ce qu’il dégage et lui souhaite le meilleur, évidemment !!

  3. Merci pour cette mise en abyme du chroniqueur chroniqué… :-)